Bonjour Marina, merci d’avoir accepté cette interview, peux-tu te présenter et nous parler de ton WHV en Australie ?
Je m’appelle Marina, j’ai 33 ans et je termine aujourd’hui mon PVT au Canada. Je suis partie en Australie en 2016, j’avais 27 ans et c’était mon premier working holiday visa. Je n’avais pas franchement réfléchi avant de partir, l’Australie ne me faisait pas forcément rêver mais je me suis dit “pourquoi pas ?”. Je me suis dit que c’était super loin, que j’allais pouvoir changer de contexte de vie, d’ambiance et j’ai donc fait 2 ans là-bas, en renouvelant mon visa une fois. Il y a eu pas mal de up and down : la culture aborigène m’a fascinée et le racisme systémique m’a mis une claque. Pourtant, je travaille dans le social, je suis habituée, malheureusement, à voir les inégalités de près.
Qu’est-ce qui t’a motivé à partir en Australie, alors que ce n’était pas forcément un rêve ?
J’ai toujours pas mal voyagé, j’adorais ça mais ce qui me manquait c’était le côté expatriation plutôt que celui des vacances. J’ai vécu au Canada pendant 6 mois, lorsque j’avais 20 ans, c’était court mais j’ai adoré vivre depuis l’intérieur une vie d’expat’.
Au moment de m’expatrier de nouveau, le choix de l’Australie s’est fait grâce à la praticité et la rapidité d’obtention du visa. Ce n’est pas un tirage au sort comme le Canada par exemple, alors ça me semblait être à portée de main. Aussi, le fait de vivre ce grand voyage toute seule m’excitait !
Je me disais que partir à l’aventure seule, chercher un logement, une voiture était une bonne idée. À vrai dire, je ne me posais aucune question, j’étais un peu naïve et insouciante. Tous les retours que j’avais étaient unanimes : l’Australie, c’était génial ! Donc à aucun moment je ne me suis dit que ça pourrait ne pas marcher.
Quel était ton projet avant de partir ? Avais-tu des envies, des attentes ou des objectifs particuliers à atteindre ?
Je pense que vraiment, en construisant mon projet, mon rêve c’était le road trip. Je ne suis pas partie avec beaucoup d’argent par exemple, car je voulais tester le HelpX en Australie. J’avais une expérience de HelpX en France, alors j’ai décidé de commencer mon expérience au pays des kangourous comme ça. Grâce à cette décision, je pouvais m’immerger dans la culture.
Mon premier HelpX m’a permis de faire 3 mois de ferme, et donc de renouveler mon visa. Il me semble qu’en 5 mois de présence sur le territoire, j’avais déjà fait mes 3 mois obligatoires. Donc je dirais que mes deux objectifs étaient de faire un road trip et un HelpX et si je trouvais du boulot dans ma branche tant mieux, sinon tant pis.
Pour renouveler votre visa une seconde année, vous devez cumuler 88 jours de travail spécifié. N’hésitez pas à consulter notre FAQ sur le sujet !.
Comment as-tu décidé de ta ville d’arrivée ? Est-ce que tu as changé d’avis au cours de ton voyage ?
J’ai atterri à Sydney, un peu par hasard ! J’ai cherché les prix des billets, je n’avais aucun prérequis en termes d’arrivée, et à l’époque j’ai trouvé un billet à 380 euros pour atterrir à Sydney. Je n’en reviens toujours pas du prix, c’est pour dire ! Je me rappelle, j’ai fait une escale en Chine, mais à ce prix là, peu m’importait de l’escale.
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Mon HelpX était à 2 heures de Sydney et j’ai fait 2 fois 2 semaines dans le même coin. Après ça, je suis partie pour travailler en fermes : c’était le début de mon aventure dans le désert. J’ai vu un message sur Facebook, c’était à 900 bornes de Sydney mais j’ai vu ça comme une opportunité, je préférais le faire tout de suite et être tranquille par la suite pour faire mon road trip.
Marina : le choc des cultures au cœur du désert australien
Tu as vécu une partie de ton expérience (plusieurs mois), dans le désert entre Alice Springs et Darwin. Est-ce que tu peux nous en parler ?
Alors en fait, j’ai fait deux road trips dans le désert. La première année je suis allée de Brisbane à Alice Springs, puis de Alice Springs à Darwin. Je suis partie pendant 3 mois et demi avant de redescendre à Adelaide, donc j’ai traversé le désert. Au total, j’ai parcouru 6 000 km, je m’en rappelle encore. Par chance, ma sœur et son compagnon étaient aussi en road trip en Australie, alors on s’est suivis. Le second road trip, je l’ai fait seule.
Le désert australien reste un environnement extrême, quels ont été les défis rencontrés en travaillant/voyageant/vivant dans cette zone ?
Concernant le road trip c’était juste une question d’organisation. Par exemple, on ne trouve pas toujours d’endroit où acheter de l’eau, donc il faut faire des réserves. On ne tombe pas toujours sur des stations essences non plus, alors je remplissais des bidons d’essence dès que possible. J’étais plutôt bien organisée alors je n’ai jamais eu de déconvenues sur mes réserves.
Le premier défi que j’ai rencontré, c’est la grosse claque culturelle que je me suis prise. Je ne pensais pas qu’il y aurait autant de décalage dans la manière de penser des Australiens. Pour expliquer un peu la situation dans laquelle j’ai été : je suis arrivée dans la ferme dans laquelle j’allais travailler et je n’avais parlé qu’avec la femme du foyer. Quand j’ai rencontré le mari pour la première fois, il m’a demandé si c’était moi “l’étrangère” et j’ai répondu que oui je venais de Paris. Il a répondu “je suis mauvais en géographie” alors j’ai élargi à la France et il a redit qu’il n’était pas bon en géographie. Un peu surprise, j’ai dit que c’était en Europe et en fait, il ne savait simplement pas placer l’Europe sur une carte…
Il y a beaucoup de situations dans lesquelles je me suis retrouvée et qui m’ont surprise. Mes collègues m’ont demandé si chez moi aussi il y avait des kangourous. Ils pensaient que ces animaux existaient partout dans le monde.
En termes d’éloignement aussi, je mettais 3 heures pour aller faire des courses.
Une autre grosse claque, ça a été le racisme systémique des Australiens dans le désert. Ils ont des idées assez extrêmes et assez sexistes. Par exemple, dans mon second boulot, je discutais beaucoup avec un de mes collègues, qui était un chouette type, jusqu’à ce qu’il m’explique que selon lui “le cerveau des aborigènes est plus petit” que le leur. Il était très sérieux, très étonné qu’on n’apprenne pas ce genre de choses à l’école chez nous… Pour des personnes ayant accès aux réseaux sociaux, aux médias, à la télévision, ils m’ont paru tellement déconnectés que j’avais parfois l’impression de venir d’une autre planète.
Plus les jours passaient, plus je me rendais compte qu’on était différents, ça fait partie des raisons pour lesquelles j’ai quitté ce second job aussi. Et puis, ils avaient fouillé sur Facebook et avaient trouvé un post que j’avais rédigé, sur mon ressenti auprès d’eux. Évidemment ce n’était pas très positif et ils m’ont virée, en disant que j’avais été irrespectueuse. J’avais dit qu’ils avaient fait preuve de sexisme, car lorsqu’ils avaient des invités par exemple, ils ne présentaient que les collègues hommes et moi je devais rapporter les bières.
Vers la fin de mon séjour chez eux, j’ai demandé s’ils avaient des recommandations touristiques à me faire dans la région. Leur réponse a été aussi lunaire que nos discussions : “tu vois la clôture ? On n’a jamais rien vu d’aussi beau que ce qui est à l’intérieur, dans toute l’Australie”. Évidemment, ils parlaient de leur propriété… C’était intéressant parce que je m’attendais pas à recevoir un choc culturel de la part des Australiens, à ce point, dans ce contexte.
Au cours de ton voyage, tu as pu être au contact de la population locale aborigène, peux-tu nous raconter ton expérience ?
Au contraire des Australiens avec qui je devais constamment prendre des pincettes, je n’ai jamais eu peur de vexer les aborigènes au cours de nos discussions. Je ne me souviens plus en détails des premières interactions, mais durant mon premier road trip parfois je m’arrêtais manger, acheter deux ou trois provisions sur la route donc je les croisais dans des commerces et ils me regardaient souvent bizarrement au premier abord.
Quand je leur disais que j’étais française, ils me souhaitaient la bienvenue, très chaleureusement. Ils étaient surpris que je sois dans leur pays, que je sois venue de si loin. Ce sont les seuls qui m’ont souhaité la bienvenue et de manière super sincère.
Quelles principales différences y a-t-il à tes yeux entre les Australiens et les aborigènes ?
Je pense que la grande différence c’est cette posture de reconnaissance d’avoir pris l’avion pour venir découvrir leur pays.
J’ai eu beaucoup de discussions avec certains aborigènes de mon expérience dans ma seconde famille en ferme et j’étais souvent très énervée, je ne comprenais pas pourquoi eux ne réagissaient pas outre-mesure. Ils n’ont aucune haine et ne disent rien de déplacé envers les Australiens. En revanche, ils me disaient souvent que moi j’avais de la haine dans mon cœur et que je devais m’apaiser ! Ils me disaient souvent “on souhaite juste garder nos terres maintenant qu’elles nous ont été rendues, et qu’elles ne soient pas plus endommagées qu’elles ne l’ont été, sans ajouter de construction dessus”. Cette sagesse m’a toujours impressionnée.
Les Australiens eux, me disaient toujours que les aborigènes pouvaient être violents et pas accueillants, alors que les aborigènes, dans mon expérience, n’ont jamais eu un mot plus haut que l’autre ni un discours de haine envers les autres.
Ils sont hyper pacifiques, c’était un peu le reflet du pays : pas de révolte violente malgré le génocide perpétré contre eux, ce n’est pas dans leur nature. Les jeunes générations sont peut-être plus tiraillées entre les deux cultures, c’est vrai que j’ai plus discuté avec des anciens.
Qu’as-tu appris sur leurs traditions, leurs croyances et leur mode de vie ?
C’est plutôt moi qui ai fait des recherches, j’ai fait pas mal de musées, à Adelaide par exemple, il était incroyable sur l’histoire aborigène. Je me souviens juste d’une rencontre à Katherine, il s’appelait Ritite et on l’a rencontré dans un café. On était 5 ou 6 Français alors il nous a entendu parler et nous a demandé d’où on venait. Là encore, il nous a souhaité la bienvenue et nous a pris dans ses bras. Il nous a alors dit qu’on était ses invités, puisqu’on venait visiter son pays et qu’il était désolé de ne pas avoir de cadeau pour nous !!
Il nous a offert un t-shirt avec de jolis dessins dessus en nous disant qu’il n’en avait pas assez pour tout le monde mais qu’il tenait à nous l’offrir en guise de cadeau de bienvenue. On n’avait jamais vu ça. Il nous a dit qu’il était prof d’informatique et a ajouté “mais attention, ce n’est pas parce que je suis noir que je suis bête !” On lui a dit de ne pas se justifier, qu’en France on avait beaucoup de mixité et que c’était totalement ok d’avoir des familles issues du métissage et qu’on ne comprenait pas vraiment pourquoi il se justifiait. Mais il a continué à dire “don’t pay attention to my skin color”. Je ne sais pas s’il a trop compris, mais au sein de notre groupe on avait tous un parent qui n’a pas la même origine que l’autre et il avait l’air tellement surpris qu’on dirait qu’il ne nous a pas cru.
Il nous a dit qu’il parlait anglais et 3 autres langues aborigènes ! C’était intéressant, mais tellement triste.
Marina parle de sa rencontre avec Ritite sur son blog Belle est la route. Pour découvrir son récit, c’est ici.
Est-ce que tu as des lieux qui t’ont marqué dans le désert ? Dans lesquels ces mythes et légendes pouvaient presque se ressentir…
Bah je vais pas être originale mais Uluru. Je m’attendais vraiment à rien, je ne sais même pas si je m’étais renseignée avant de partir pour être honnête et j’étais déjà dans le pays quand j’ai appris qu’il y avait même deux noms pour le site ahah. C’est le premier lieu que j’ai visité donc ma première vraie rencontre avec la culture et les croyances aborigènes. Je ne suis pas forcément spirituelle mais ça m’a mis une grosse claque. Je suis restée deux jours entre Uluru et Kata Tjuta et je n’ai presque pas arrêté de pleurer pendant ces 2 jours !
En fait, tout le long du sentier, il y a plein de panneaux pour expliquer les croyances, l’Histoire, l’importance du lieu etc, et je me disais tout le temps que ça aurait dû être comme ça. Mais en fait en Australie, la place n’est pas laissée à cette culture tellement riche, ni à la langue, ni à l’art, ni à la musique. Ça m’a brisé le cœur de voir quels dégâts ont été faits à cette population et de payer un billet d’entrée pour visiter ce lieu alors qu’eux ne touchent rien de ce lieu sacré qui leur appartient. J’avais un peu l’impression d’avoir participé à cette appropriation de leurs terres, en me disant que finalement je n’avais rien à faire là, que je n’avais pas le droit d’être là. D’un autre côté, les rangers qui surveillent font partie des populations aborigènes, ils sont très accueillants et expliquent aussi très bien l’histoire lorsqu’on est sur place. Pour moi, il y a eu un avant et un après, en me disant que j’avais ressenti seulement un millième de ce que eux peuvent vivre.
Si c’était à refaire, je resterai sur la route pour regarder de loin. Sur place c’est génial, il y a de la musique, beaucoup d’informations, c’est très immersif, il y a une grande transmission du patrimoine. Dans leur sagesse incroyable, les aborigènes à qui je demandais s’ils étaient d’accord de ce partage m’ont répondu qu’ils étaient heureux que des étrangers viennent visiter leurs croyances et leurs terres. Ils sont fiers de leurs terres et de leur peuple.
Dans quelle mesure, cette expérience, dans le désert et à proximité des aborigènes, a-t-elle changé ta perception de l’Australie ?
Quand je suis revenue, je me suis empressée de faire des réunions de pvtistes pour nuancer le propos car j’avais entendu qu’un son de cloche merveilleux sur l’Australie. C’était pas dans le but de dire le contraire, mais de parler des différences sociales flagrantes qui existent. Moi je suis algérienne de mon papa, et je suis très sensible à l’Histoire, donc j’ai surement été plus touchée.
Moi je ne pensais pas que je pourrais vivre ça par exemple. Quand j’ai discuté bien plus tard avec des gens en Australie, souvent ils avaient fait Sydney ou Melbourne, alors ce sont des villes avec beaucoup d’immigration donc les habitants sont moins rudes et plus nuancés. Ils sont aussi plus jeunes que les vieux du désert que j’ai rencontrés. J’ai vraiment eu à cœur de raconter mes expériences incroyables sur la culture aborigènes et les mauvaises auprès des Australiens. Je tenais à dire qu’il faut se forcer à provoquer ces rencontres et cette expérience.
Je me souviens qu’en termes d’inégalité, j’ai eu une conversation lunaire sur le niveau de vie en France. Je leur disais que ça existait de travailler dur et de vivre dans sa voiture, car les salaires sont bas parfois. Je remplaçais un homme de ménage en intérim, il se rendait à Perth pour acheter sa maison secondaire et c’est à cette occasion que je lui ai dit qu’en France faire le ménage ne rapportait pas autant même si c’était un métier très fatiguant avec beaucoup d’heures. Pour lui, ceux qui n’ont pas d’argent, pas de métier stable, pas de propriété ne sont pas blancs et fainéants. Il ne cessait de dire qu’en Australie, les aborigènes ne travaillent pas car ils ont la flemme. Dur dur de leur faire comprendre qu’en France je n’avais pas de maison avec une piscine !
J’ai senti que c’était vraiment tabou de demander aux Australiens ce qu’ils pensaient de l’histoire et des droits des aborigènes. Souvent ils disaient “je ne m’occupe pas de politique”. Par exemple, j’ai appris que les aborigènes mettaient parfois le feu à certaines zones boisées pour favoriser la repousse des arbres. Ça a donné lieu à une légende urbaine qui faisait dire aux Australiens que les aborigènes mettent le feu à des villages et des maisons. Enfin de gros amalgames quoi…
Comment s’est passé ton road trip et où es-tu allée ?
Mon ressenti est hyper positif, j’ai adoré c’était mon premier road trip en plus sur plusieurs mois. La faune et la flore sont incroyables et je n’ai, par exemple, pas du tout retrouvé ça au Canada… Toute cette immensité, des endroits perdus au milieu de nulle part pendant des jours. C’était vraiment incroyable, l’espace est fou en Australie. La nature est exceptionnelle dès que tu t’éloignes des villes. Le désert est à perte de vue.
Petit bémol, j’ai parfois dû faire face à des insultes : “dégage sale backpacker, c’est pas ton pays”. Un mec m’a dit ça un jour, donc j’ai juste répondu “c’est pas le tiens non plus”.
Quand tu passes dans des petites villes du désert c’est assez particulier. Certains cherchent des pierres précieuses, ils vivent en autarcie. Entre Darwin et Alice Springs les populations sont super différentes les unes des autres ! J’ai trouvé ça intéressant d’adopter un mode de transport nomade, un peu comme les premiers peuples puisqu’eux aussi suivaient les saisons et les récoltes. Comme un pvtiste !
Quels ont été tes endroits coup de cœur ?
J’ai adoré le Northern Territory, ses parcs nationaux et ses paysages. Le Western Australia c’est sublime aussi, et encore j’ai fait qu’une petite partie parce que j’étais trop short en termes de timing, mais c’est vraiment incroyable. Une fois de plus, il y a des parcs nationaux et des plages blanches où il n’y a personne.
Par exemple, je me suis réveillée un matin, je suis allée nager et je me suis retrouvée avec des dauphins ! C’était fou. Quand j’ai vu les canyons, l’eau cristalline, je me suis demandé pourquoi personne n’en parlait jamais.
Les villes de l’Australie sont aussi superbes, mais beaucoup moins dépaysantes.
Avec quels souvenirs/leçons es-tu rentrée en France ? Qu’as-tu appris sur toi-même grâce à cette expérience de WHV en Australie ?
Une expérience comme celle que j’ai vécue, ça fait vraiment grandir, dans le sens où je suis passée par cette ferme qui m’en a fait voir de toutes les couleurs. À la fin, ils m’avaient dit qu’ils ne feraient rien pour que je valide mon visa, pour me mettre la pression, que je ne serai pas payée etc. Après comme je l’ai dit, avant d’apprendre leur manière de penser, j’ai de super souvenirs de cette période, j’aurais jamais pu vivre de telles choses sans tout ça.
Ma sœur me disait souvent “je ne sais pas comment tu fais pour tout gérer toute seule” et c’est vrai que j’ai réalisé que c’est assez particulier d’être seule au milieu du désert même si je ne l’ai pas mal vécu du tout. Bosser en ferme, faire de l’épandage, trier du blé, conduire un tracteur je ne pensais pas le faire un jour !
Pouvoir discuter avec des populations aborigènes et visiter leurs lieux culturels, ça donne une autre sensibilité aussi. Quand je suis arrivée au Canada pour mon deuxième PVT, mes nouveaux patrons m’ont parlé des premières nations du pays et je me suis juste dit que c’était normal. Alors que lors de mes premiers mois au Canada, à 20 ans, je n’ai pas souvenir de m’y être intéressée. La vraie leçon c’est la sagesse et les regards bienveillants des aborigènes : pourquoi c’est si naturel chez eux avec tout ce qu’ils ont vécu ? Ils ont une vision du monde qu’on n’a pas.
Bien évidemment aussi, le respect infini de la terre, la Nature, les animaux. J’étais déjà plus ou moins végétarienne en arrivant en Australie mais je suis clairement devenue végane là-bas (et je le suis encore ahah), avec une attention toute particulière pour l’environnement qui m’entoure. Les aborigènes considèrent la Nature comme une “divinité” et bien que ça ne soit pas mon cas, j’ai complètement gardé cette vision de la Nature sacrée (dans le sens, à protéger).
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?
De rallonger la limite d’âge des visas PVT car moi c’est terminé ! On a tellement de chance d’avoir tout ça, moi je l’ai fait par hasard l’Australie et je me suis dit “pourquoi je suis pas partie plus tôt ?”. Après j’aurais sûrement été trop jeune, donc pas de regret.
Merci Marina !
Pour tout savoir sur les destinations éligibles aux Français et aux Belges en PVT, rdv sur le site pvtistes.net !
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