Clémence : une aventure solo, le défi d’une vie

Morgane a eu la chance de s’entretenir avec Clémence, qui s’est confiée en toute honnêteté sur son expérience en WHV en Australie. Cette aventure unique, loin de sa zone de confort, lui a permis de vivre son premier voyage solo de longue durée à l’autre bout du monde. Son parcours inspirant, jalonné d’embûches, prouve que, avec de la motivation, de l’envie et une dose de prise de risque, tout est possible.

03/06/2024

Morgane : Bonjour Clémence, peux-tu te présenter ?

Clémence : Je m’appelle Clémence Alapetite, j’ai 25 ans et je viens de l’Indre, près de Châteauroux. Je suis conseillère en installation à la Chambre d’Agriculture de l’Indre depuis décembre. Mon parcours scolaire inclut un bac S et deux DUT en génie biologique option diététique, puis agronomie.

Morgane : C’est après tes études que tes envies d’ailleurs sont apparues ?

Clémence : J’ai terminé mes études en 2021 et j’avais prévu un échange au Canada, mais la COVID-19 a tout bousculé puisque je n’ai pas pu partir.

Au lieu de ça, j’ai décidé de travailler. Le comble, c’est que je n’ai même pas travaillé dans un domaine en lien avec mes études. J’ai bossé comme serveuse, puis j’ai été en chômage partiel à cause du covid. Ensuite, je me suis éclatée en travaillant pendant 6 mois dans un camping près de chez moi.

Dans tout ce parcours, j’espérais vraiment pouvoir partir à l’étranger. Au moins 1 an… Le format du WHV m’a tout de suite intéressée. Le fait de pouvoir travailler et voyager librement. J’ai vraiment voulu prendre cette année en me disant : “Pendant 1 an, tu as toutes les possibilités pour voir et faire ce que tu veux”.

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Et au fur à mesure du temps qui est passé, j’ai commencé à planifier les choses. Et j’ai pu programmer mon départ pour le 19 octobre 2022.

Morgane : Qu’est-ce qui t’a motivé à choisir l’Australie comme destination pour ton WHV ?

Clémence : Je devais initialement partir au Québec, mais j’adore les pays chauds. L’Australie est une destination populaire et facile d’accès, avec beaucoup d’informations disponibles, ce qui m’a rassurée.

Parce qu’effectivement, j’ai une petite âme aventurière, mais je n’étais jamais partie seule…

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Morgane : Justement, comment as-tu appréhendé cette première aventure en solo ?

Clémence : Je me suis fait un petit entraînement, parce que j’avais peur de ne pas réussir à partir seule… J’avais vraiment l’angoisse de revenir en France, 3 jours après mon départ, en pleurant et en me disant : “c’était trop dur”.

J’avais une copine qui était à Vienne pendant 6 mois et qui m’a proposé de venir la voir. J’ai sauté sur l’occasion. Sur 11 jours de voyage, j’ai fait 6 jours seule et le reste avec elle. Ce test m’a vraiment rassurée, c’était une destination à proximité, qui m’était familière et petite. L’Australie, c’est un pays lointain, grand, où on ne vit pas de la même façon, donc c’était important pour moi de voir comment j’allais évoluer dans d’autres conditions.

Morgane : Faire le choix de partir en WHV Australie a été un vrai challenge pour toi ?

Clémence : Lorsqu’on part seule, on se met hors de sa zone de confort. On se rend vite compte que l’on ne se connaît pas dans certaines situations. On fait face aux imprévus et avant de les vivre, on ne sait pas comment on va réagir. En partant, j’ai compris qu’on pouvait avoir des blocages à l’intérieur, mais c’est important de les identifier pour les maîtriser et les comprendre.

Morgane : Comment t’es-tu préparée pour ton aventure solo en WHV Australie ?

Clémence : J’ai obtenu mon visa environ 4 à 6 mois à l’avance en suivant les démarches étapes par étapes. Au début, j’ai commencé à chercher un emploi depuis la France, mais j’ai vite compris que ça ne servait à rien. J’ai juste préparé une lettre de motivation en anglais et mon CV parce que j’avais vraiment l’objectif de travailler avec les chevaux.

Au niveau du billet d’avion, j’ai peiné à le prendre parce que c’était vraiment la concrétisation du départ. J’ai traîné quelque temps et j’ai pris mon billet 1 mois et demi avant de partir, autant dire que ce n’était pas terrible au niveau prix…

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Financièrement, j’ai travaillé pendant deux ans pour économiser environ 5 000 € pour mon WHV Australie, mais ce n’était pas suffisant pour toute mon aventure.

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Morgane : Comment s’est passée ton arrivée ? Quels ont été tes premiers ressentis sur place ?

Clémence : Au départ, j’avais la tête dans le cirage. J’ai mis 2 à 3 semaines pour me remettre du décalage horaire. Quand je suis arrivée à Sydney, moi, la campagnarde pure souche, ça a été un vrai choc, j’ai trouvé la ville bruyante, avec trop de monde, trop de voitures, pas de logement.

Du coup, je me suis dit que je ne resterais pas en ville. Rapidement, j’ai trouvé une ferme pour faire du volontariat. Je m’étais inscrite sur la plateforme HelpX. Et j’ai eu la chance de travailler directement avec les chevaux.

C’est drôle, parce qu’au début, j’ai trouvé la ville bruyante, et à la fin de mon voyage, je suis retournée à Sydney, dans la même auberge et je ne l’ai pas perçue du tout de la même manière. C’est fou et trop intéressant l’évolution finalement.

Morgane : Quel a été ton plus gros défi en WHV Australie ?

Clémence : L’anglais, ça a été super dur… Maintenant, j’en rigole, mais je me rends compte que j’étais tout le temps épuisée en Australie. À la fin de la journée, j’essayais de parler, mais je n’en pouvais plus, je répondais “sorry, I can’t speak english anymore”.

Mais honnêtement, les Australiens sont super cool, ils m’ont tout appris.

Pour la petite anecdote, j’avais emmené des boots pour faire du cheval en Australie. Il restait un peu de terre dessus et à la douane, on m’a posé des questions. J’ai dû expliquer que c’était pour faire du cheval : “Horse”. Mais il n’arrivait pas à me comprendre parce que j’avais du mal à prononcer le H. Pour vous dire, j’ai dû imiter le bruit d’un cheval pour qu’il puisse me comprendre… Le monsieur a bien rigolé et m’a dit “effectivement, il va falloir travailler l’anglais”.

J’avais quand même un bon niveau scolaire, je me débrouillais un petit peu en anglais… En m’appuyant sur ce que j’avais vu à l’école, et avec mon carnet de vocabulaire, j’ai pu apprendre. Par contre, il faut être patient(e), je pensais que ça allait venir vite… Au final, j’ai bien mis 6 mois pour pouvoir avoir des discussions fluides en anglais…
Mais bon, ce sont des bons souvenirs et ça reste un apprentissage marrant à vivre.

Morgane : Au niveau du travail, quels ont été les emplois que tu as exercés dans le cadre de ton WHV ?

Clémence : J’ai principalement travaillé avec les chevaux. J’ai commencé par trois semaines de HelpX, où je faisais l’entretien du jardin et je nourrissais les chevaux. J’étais nourrie, payée, logée. C’était vraiment un bon plan.

Ensuite, j’ai trouvé un emploi bien rémunéré dans le polo à Ellerston. C’est vraiment un monde que je ne connaissais pas. C’était une expérience et une aventure vraiment folle, j’avais l’impression d’être un extraterrestre tombé sur une nouvelle planète. Le job était dans un super endroit d’Australie, au Polo Centre du New South Wales. J’étais censée être là pour aider, mais en réalité, j’étais payée 4 500 $AU/mois, presque à me tourner les pouces pendant 60h… Finalement, ce n’était pas un emploi pour moi, je ne me sentais pas utile, je suis partie au bout d’un mois.

À ce moment-là, ça a été dur mentalement parce que je venais de vivre une situation personnelle compliquée… J’ai pris la direction de Newcastle, pour une semaine, et c’est là-bas que j’ai retrouvé une grande vague d’espoir. J’ai décidé d’affiner mes recherches d’emploi et de définir ce que je voulais vraiment. En gros, je voulais : une voiture à disposition, un logement et surtout pouvoir monter des chevaux. Via mes contacts et une page Facebook dédiée aux emplois avec les chevaux, je suis tombée sur une annonce. J’ai envoyé ma candidature, j’ai appelé et convenu des conditions d’emploi avec la personne au téléphone. Et le lundi, j’étais sur place pour faire un essai.

C’était vraiment l’occasion de ma vie.

Je suis restée finalement 5 mois dans ce travail en tant que « groom » pour l’écurie de CSO à Sutton. Je bossais dur. 10 heures par jour, 5 jours par semaine. Je n’étais pas super bien payé, par rapport à un job en mine par exemple. Mais j’en garde un souvenir incroyable.

Morgane : Ce dernier emploi a marqué un tournant dans ton aventure ?

Clémence : Ce travail m’a personnellement changé. Mais aussi au niveau du cheval. J’ai pu vraiment progresser aux côtés de personnes qui en faisaient en haut niveau. Ça a été mémorable. Je garde aujourd’hui encore contact avec cette ferme pour pouvoir y retourner (mais pas tout de suite).

J’ai vraiment adoré ce travail, mais j’ai eu envie de rentrer. J’ai dépensé beaucoup d’énergie pour économiser de l’argent pour pouvoir concrétiser mon projet d’achat d’un cheval en France. Donc je commençais vraiment à vouloir rentrer.

Morgane : Est-ce que ça a été difficile pour toi de trouver un emploi ?

Clémence : Ça peut être compliqué. Je pense que j’ai eu beaucoup de chance.

Pour ma part, j’ai abordé le problème différemment, étant donné que je n’avais pas toutes les compétences nécessaires. Parce qu’à la base, les chevaux, c’est une passion, je n’avais aucune connaissance dans le milieu et aucune expérience dans le domaine. Mais je ne voulais pas arriver sans préparation, donc je suis allée observer les Australiens pour voir comment ils travaillaient, j’ai appris le vocabulaire, etc.

Au niveau de la recherche d’emploi, je pense que cela dépend vraiment de la manière dont on s’y prend. Ça peut être compliqué, mais dans le secteur des chevaux, notamment dans le polo et les courses, qui sont très développés en Australie, on trouve des opportunités si on n’est pas trop difficile.

Quand on cherche un emploi en WHV Australie, il faut y aller, il faut vraiment se lancer. Les personnes timides ne le restent pas longtemps en Australie parce qu’il faut oser ! Pour les pvtistes entreprenants, il n’y a pas de raison qu’ils n’y arrivent pas.

Morgane : Qu’as-tu appris sur toi-même grâce à cette expérience du WHV en Australie ?

Clémence : J’ai appris que je pouvais compter sur moi, et c’est hyper important. J’avais besoin de ce voyage pour me prouver que j’étais indépendante. Cela m’a renforcé sur plein d’aspects : je ne ressens plus la solitude de la même manière et j’ai moins besoin des autres.

Je me suis rendu compte que lorsque l’on voyage sur de longues périodes, on perd des amitiés et des personnes en chemin. Honnêtement, ça a été super compliqué pour moi… Ceux qui ne soutiennent pas avant ton départ ne le feront pas non plus pendant et après. On élimine beaucoup de personnes de notre vie pendant une aventure comme celle du WHV… Il faut le dire.

En revenant, on se rend compte que l’on a changé, même si on ne le perçoit pas tout de suite. On se prend une claque en réalisant que l’on n’est plus sur la même longueur d’onde avec certaines personnes. Celles que l’on pensait proches ne le sont plus, même si on a gardé le contact pendant le voyage, et ça ne marche plus en revenant…

Le voyage solo m’a renforcé pour pouvoir passer au-dessus de ça. C’était tout ce qui comptait.

Morgane : En quoi cette aventure, du Working Holiday Visa, a été challengeante pour toi ?

Clémence : L’expérience générale a été super challengeante. Notamment au niveau de l’énergie qu’elle demande. Surtout, au niveau de la barrière de la langue, comme je l’ai dit plus tôt. Je ne pensais pas que ça pouvait être aussi dur de ne pas pouvoir parler comme je voulais et d’être limitée dans mon vocabulaire.

Le stress de l’inconnu aussi, c’était un challenge à part entière.

Et pour finir, la barrière de la culture. C’est en travaillant beaucoup avec les Australiens que je me suis rendue compte que l’on pouvait être très différents.

Morgane : Comment s’est passé ton retour ?

Clémence : Le retour a été assez compliqué… L’entourage a du mal à comprendre et à imaginer ne serait ce qu’une petite partie de ce que j’ai vécu là-bas… D’un côté, j’avais envie de raconter mon voyage et d’un autre, je voyais que ça ne sonnait pas en eux… Donc, c’était assez frustrant… Donc forcément, c’était long pour reprendre mes repères. Il faut dire que j’ai vécu 11 mois intenses avec tout un tas d’émotions…

J’étais quand même très contente de reprendre une vie “classique”.

Morgane : Quels sont tes projets futurs maintenant que ton WHV est terminé ?

Clémence : À mon retour, j’ai eu rapidement de belles opportunités d’emploi. J’ai d’ailleurs trouvé un job avec une marge d’apprentissage folle.

Du coup, il y a toujours des chevaux dans ma vie, même si je ne sais pas encore où cela va me mener. Je suis vraiment à fond dans ce projet.

Et puis, à côté de ça, peut-être un projet de rénovation d’une maison avec des proches, des futurs voyages (plus courts et accompagnés).

Mais pas de future aventure en PVT, enfin je ne pense pas…

Morgane : Et pour finir, à travers ton expérience, quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui envisage de partir en Working Holiday Visa en Australie ?

Clémence : Préparez-vous un minimum, mais laissez une part d’inconnu dans votre voyage. Soyez ouvert à l’imprévu et aux rencontres, c’est ce qui fera la magie de votre aventure ! Personnellement, c’est un cadeau que je me suis fait, d’accepter l’inconnu. En fonçant vers l’inconnu, j’ai vécu plein de belles choses et fait plein de belles rencontre, notamment en Nouvelle-Zélande où j’ai fait des rencontres de fou, qui n’arrivent jamais…

Je dirais aussi qu’il faut toujours suivre son intuition. Apprenez à vous écouter et à être ouvert aux opportunités, pour ma part, c’est ce qui a été hyper bénéfique pour moi et pour mon aventure.

Suivez votre cœur, on a qu’une vie, c’est le moment d’en profiter !

Morgane : Merci Clémence d’avoir partagé avec nous ta superbe aventure !

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