Morgane : bonjour Victor, peux-tu te présenter rapidement ?
Victor : bonjour, je m’appelle Victor Deshayes, je viens tout juste d’avoir 25 ans. Je suis originaire de Normandie, en France où j’y ai fait des études en électronique. Après avoir obtenu mon DUT informatique industrielle, j’ai décidé d’ouvrir mon entreprise de réparation en électronique dans cette région.
Après 1 an, je me suis lassé… J’avais vraiment envie de voyager. Mon grand frère était en Australie, donc j’ai eu envie de faire la même chose. Petit à petit, j’ai stoppé mon entreprise.
Puis, je me suis décidé à travailler avant de partir pour faire quelques économies. Je suis allé travailler au Mont-Saint-Michel en tant que serveur. D’ailleurs, c’est un domaine que j’aime beaucoup, c’est à partir de là que la restauration a commencé à me passionner.
Morgane : pourquoi avoir choisi l’Australie pour ton Working Holiday Visa ?
Victor : j’avais le retour d’expérience de mon frère qui était en Australie depuis 4 ans. Il a pu me donner un “vrai” témoignage de ce qu’il en était là-bas. C’est un des seuls pays, avec le Canada, où, selon moi, tu peux voyager, avoir des projets à côté et travailler facilement. C’est vraiment super simple.
J’ai aussi choisi l’Australie parce que c’est au bout du monde, c’est une nouvelle culture et ça pouvait surtout me permettre d’apprendre l’anglais. Parce que j’étais vraiment nul avant de partir. Finalement, je suis parti en Australie en novembre 2022, aujourd’hui ça fait 2 ans que je suis sur place.
Morgane : qu’est-ce qui t’a poussé à choisir le secteur de la construction pour tes emplois en Australie ?
Victor : une partie de ma première année je suis resté en restauration, lié à ma passion. Le problème, c’est qu’en Australie, les jobs en restauration ne permettent pas de faire beaucoup d’heures… J’ai essayé de séquencer deux jobs pour pouvoir bien gagner ma vie. Mais c’était compliqué.
J’ai donc décidé de changer, pour faire plus d’heures, être mieux payé et donc gagner plus. C’est comme ça que je me suis dirigé vers le secteur de la construction, je me suis dit “lance-toi” et c’est ce que j’ai fait.
Les jobs en construction sont très populaires auprès des pvtistes en Australie. Si vous voulez en savoir davantage sur ce secteur d’activité, rendez-vous sur notre article dédié.
Morgane : qu’est-ce que tu as fait comme type de jobs en construction ?
Victor : j’ai un peu tout essayé : carpenter (menuisier), labourer (ouvrier), plant trees (planteur d’arbres), j’ai fait du ravalement de façade, de la construction de sauna (actuellement), de la rénovation dans une entreprise à Espérance, de la rénovation de maison. J’avais envie de tout découvrir, alors je suivais ce que l’on me proposait en voyageant en même temps à bord de mon van.
Vous aussi vous projetez d’acheter votre van en Australie ? Assurez-vous d’être bien renseigné sur les coûts d’un van et sur la vanlife en Australie.
Honnêtement, je n’aurais jamais cru faire ça un jour. Le fait que ce soit en voyage, dans un autre pays, que ce soit mieux payé, on va dire que ça donne plus envie, ça change vraiment tout. Tout est différent, donc ça fait ressortir un peu notre âme d’enfant. On part à la découverte de choses que l’on ne connaît pas, de métiers différents, ce qui rend les choses plus intéressantes.
Morgane : comment as-tu trouvé tes premiers emplois en construction ? As-tu utilisé des agences, des sites web ou le bouche-à-oreille, par exemple ?
Victor : mon premier job c’est grâce à un ami de mon frère, il m’a donné une liste de contacts et j’ai trouvé assez facilement.
Mon dernier job c’est sur Facebook que je l’ai trouvé, mais il faut être prudent, c’est blindé de scams… Surtout sur les groupes généraux avec 100 000 personnes dessus. Par contre, l’avantage de Facebook, c’est qu’on peut vraiment sortir du “groupe des Français” et donc de rencontrer plus de personnes, dont des Australiens.
Je suis aussi passé par une agence pour trouver des jobs en construction. C’était compliqué pour moi parce qu’il fallait rester 4 ou 5 mois dans la même entreprise. Et c’était souvent des jobs de labourer qui consiste souvent à porter les outils, c’est pas un job incroyable… Pour commencer c’est le top, mais pour moi qui sais manier les outils, c’était plus intéressant de viser autre chose.
Ce qui est sûr, c’est que sans contact, c’est plus compliqué en Australie, surtout maintenant.
Par contre, ça va vite, tu peux rencontrer quelqu’un dans un bar par hasard qui t’embauche. Ça m’est arrivé plusieurs fois. Il y a deux mois de ça, j’étais à Woolworth pour faire mes courses. Au rayon bacon, j’ai parlé et rigolé avec un Australien. Et puis, l’un dans l’autre, il m’a dit qu’il bossait en construction pour la réalisation de façades de maisons. J’ai pris son contact, quelques jours après j’étais sur le chantier avec lui.
Morgane : as-tu dû suivre des formations spécifiques pour travailler dans ce secteur ? Si oui, lesquelles ?
Victor : oui, déjà la White Card obligatoirement. Après, une autre chose qu’il faut vraiment faire en premier (et que j’aurais dû faire), c’est de passer des “tickets”.
En construction, tu vas avoir plein de métiers différents et ces “tickets” permettent de faire des missions spécifiques : conduire des camions, des transpalettes, travailler en hauteur, travailler en présence de gaz, etc.
C’est un peu une galère sans nom, parce qu’il y a des tickets pour tout et rien.
Morgane : à quel endroit faut-il passer ces accréditations ?
Victor : en Australie, c’est très tourné vers la sécurité. Alors pour ces “tickets” il faut passer par des centres de formation (training center).
Ça aide beaucoup pour avoir des emplois. Donc, c’est mieux d’en passer.
Morgane : est-ce qu’il est possible de travailler en construction sans expérience ?
Victor : quand tu n’as pas du tout d’expérience, que tu ne connais pas les outils, tu commences forcément tout en bas de l’échelle. Donc, c’est sûr que c’est mieux d’avoir un peu de connaissance.
Aujourd’hui, tout le monde ment sur son CV. Donc, c’est l’escalade du mensonge. Il faut vraiment valoriser ce que l’on sait faire, sans rien inventer…
Morgane : pour ceux qui seraient intéressés par la construction, peux-tu décrire une journée type dans ce domaine ?
Victor : ça dépend vraiment pas mal des emplois et des entreprises. En général, la journée “classique”, tu arrives entre 7h00 et 7h30. Ce qui est quand même tôt. Là tout le monde se réunit, discute le temps de se mettre dedans. Ensuite, le manager donne les tâches de chacun. Tout le monde fait les tâches qui leur sont attribuées.
Vers 9h ou 10h, il y a une pause de 15 minutes.
On reprend ensuite le boulot jusqu’à 11h30 ou midi (ça dépend) pour la pause repas. La pause dure plus ou moins longtemps selon les entreprises. Certains ont 15 minutes, mais ça peut aller jusqu’à 1h de pause.
En général, on termine tôt. Ce sont des journées de 8h à 9h. Le plus souvent, on termine vers 15h, 16h ou 16h30.
Morgane : et le nerf de la guerre : l’argent. Peux-tu nous parler du salaire en construction ? Selon ton expérience personnelle.
Victor : Si je prends le salaire minimum il est d’environ 26 $AU. En construction, dans une entreprise réglo, t’es plutôt autour de 31 $AU brut de l’heure (comme labourer par exemple). Après ça monte facilement, par exemple, plus tu as de “tickets”, plus tu peux gagner de l’argent.
Si tu as un salaire minimum de 31 $AU brut, soit un peu plus de 26 $AU net et que tu fais en moyenne 39 heures par semaine (minimum) tu peux vite être à plus de 1 000 $AU par semaine. Mais tu montes vite à beaucoup plus. Si tu veux faire des heures, c’est souvent possible.
Actuellement, je peux rester tard le soir, je peux bosser jusqu’à 13h par jour. Je ne suis pas obligé, mais je sais pourquoi je le fais. J’ai déjà fait des semaines à 68/70 heures de travail (dimanche + heures supplémentaires) et j’ai gagné 1 900 $AU/net sur une semaine. Après il y a des grilles tarifaires. Entre 39 et 45 heures tu peux gagner 36 $AU et ça peut aller jusqu’à 45 $AU. T’es aussi payé double le dimanche, les jours fériés, etc.
Morgane : actuellement, quelles sont tes principales missions sur les chantiers ?
Victor : en ce moment je livre et j’installe des saunas à domicile. Je ne sais pas encore si ce job compte pour le renouvellement de visa et si c’est considéré comme de la “construction”.
Cela va faire 3 semaines que j’y suis et je suis libre et autonome dans ce boulot. Je commence la journée, je charge le camion, je regarde les commandes clients, je me rends sur place, je monte le sauna et je rentre. Mais ça dépend pas mal des entreprises.
Dans une petite entreprise, comme celle où je suis actuellement, je me sens mieux. J’ai vraiment besoin de mon autonomie, mon truc, mes choix, ma réflexion. Forcément, plus la boîte est grosse, plus c’est encadré et moins il y a de personnes, plus t’es libre de tes choix.
Morgane : comment as-tu trouvé l’adaptation au rythme et aux conditions de travail en Australie par rapport à ton pays d’origine ?
Victor : en général, les Australiens sont très chill, sont très posés. En construction, sur chantier, ils ont été surpris quand “j’allais vite”, alors que ce n’était pas vraiment le cas.
En Australie, du moment que tu bosses bien, ils ne sont pas chiants et ils font confiance. C’est beaucoup moins “strict” qu’en France, je trouve. C’est moins cadré. Par exemple, au niveau des horaires. Ils ne sont pas regardants sur l’heure, ils ne sont vraiment pas à la minute près.
Par contre, une fois que tu as perdu leur confiance, c’est “ciao”. Généralement, tu n’as plus de nouvelles. C’est ça qui est un peu chiant d’ailleurs… En Australie, ils ne vont pas te dire directement les choses, ce n’est pas dans leur nature. Ils vont plutôt te laisser poiroter. Ils sont mal à l’aise avec le conflit, du coup, ça manque de clarté, tu ne sais jamais trop sur quel pied danser…
Morgane : recommanderais-tu aux autres pvtistes de se tourner vers le secteur de la construction ? Pourquoi ?
Victor : je pense que dans les moments où c’est bouché, il faut chercher dans les secteurs où les gens ne cherchent pas. La construction ce n’est pas que de monter des murs, d’être charpentier, etc. Il y a aussi plein d’autres jobs qui peuvent être concernés. Il y a tout autour des jobs qui peuvent être mieux !
Je dirais aussi qu’il faut s’acharner, c’est tout ! Une fois que tu as un boulot, en général tout vient facilement. Vraiment, il faut se donner pour trouver un bon job.
Personnellement, entre janvier et février, à Perth, j’ai failli désespérer, alors que j’ai un bon CV… Mais il y a des moments, même quand tu cherches comme un malade, c’est difficile. Dans ces moments, il faut se dire qu’il y a toujours du travail qui t’attend quelque part, c’est sûr et certain, mais parfois il peut être plus long à trouver…
Morgane : quels conseils donnerais-tu à ceux qui souhaitent travailler dans la construction en Australie avec un WHV ?
Victor : pour moi, aujourd’hui cela ne suffit plus d’avoir une white card, il faut au moins avec un “ticket” pour la conduite du transpalette. Ça permet de faire la différence pendant les candidatures et de faire dire à l’employeur “c’est lui plutôt qu’un autre”.
Morgane : justement, selon toi comment procéder pour augmenter ses chances de trouver un emploi ?
Victor : je pense qu’il y a pas mal de choses qui entrent en compte. Personnellement, j’ai essayé d’innover dans ma recherche d’emploi pour me démarquer.
Il ne faut pas hésiter à poster à fond sur les groupes, ça peut finir par marcher. Il faut checker les groupes, parce qu’il suffit que d’une réponse positive.
Les agences d’intérim ça peut marcher aussi, mais ça peut être plus long.
Le principal c’est de se faire un maximum de contacts. Commencer en hostel, parce qu’il y a souvent des gens dont les entreprises cherchent de la main d’œuvre. Sinon, regarder sur Map pour chercher les entreprises qui sont proches de soi. Ou même s’arrêter sur les chantiers et demander directement sur place. Ça marche trop bien.
Morgane : c’est quoi tes projets pour la suite ?
Victor : là, j’ai 6 mois à faire pour renouveler mon visa pour une 3ème année. Je voudrais garder cette dernière année pour plus tard. Je compte rentrer en mars 2025 en France pour pouvoir ouvrir mon restaurant.
La spécificité du WHV Australie ? C’est qu’il est renouvelable pour une 2e et une 3e année, on vous explique.
Merci pour ce témoignage super intéressant ! Ça donne vraiment une idée claire de ce à quoi s’attendre lorsqu’on travaille dans la construction en Australie pendant un PVT. C’est rassurant de voir qu’il y a pas mal d’opportunités, même pour ceux qui n’ont pas forcément beaucoup d’expérience. Les conseils pour bien s’intégrer sur les chantiers australiens sont aussi très utiles ! Est-ce que vous pourriez partager d’autres expériences de PVTistes dans d’autres secteurs ou régions d’Australie ? Ce serait génial d’avoir une vue d’ensemble sur les différentes options disponibles. Merci encore pour cet article !
Hello Adrien,
un grand merci pour ton retour. C’est prévu ! Nous espérons partager bientôt d’autres témoignages de pvtistes.😊
Bonjour
J ai le projet de partir en Australie pour une période de 6 mois
J aimerais savoir comment m organiser boulot logement
J ai un bac SCIENTIFIQUE ET UN CAP ÉLECTRICIEN
Merci d’avance
Hello, je t’invite à te renseigner dans la catégorie “emploi” de nos articles. Tu trouveras pas mal d’infos. Et aussi sur la partie “logement“, tu trouveras ton bonheur.