Anaïs, sans emploi en Australie, mise tout sur le volontariat pour renouveler son visa !

Face à la difficulté de décrocher un travail permettant de renouveler son visa pour une deuxième année, Anaïs a trouvé une solution à la fois astucieuse et originale pour cumuler ses 88 jours : le volontariat. Elle nous raconte son expérience, qui pourrait vous inspirer !

25/03/2025
Temps de lecture estimé 8 minutes.
Bonjour Anaïs, peux-tu te présenter et nous expliquer pourquoi tu as décidé de partir en Australie ?
Je m’appelle Anaïs Solbes, je viens de fêter mes 34 ans, tout fraîchement. Je suis originaire de Haute-Savoie, plus précisément à Thonon-les-Bains. Au niveau de mon parcours, je me suis lancée dans l’esthétique après le bac. À la suite de mon diplôme, j’ai passé 13 ans à bosser dans ce domaine.

Ensuite, j’ai eu envie de changements sur pas mal de choses. En parallèle de mon travail, j’ai poursuivi des études d’architecte d’intérieur. Mais j’avais toujours eu envie de voyager… Je me suis dit que j’allais pouvoir travailler en tant qu’architecte derrière mon ordinateur à l’autre bout du monde. Après un voyage solo à la Réunion, j’avais vraiment envie de vivre cette nouvelle aventure, c’est là que je me suis dit “Go, fonce”.

J’en ai parlé à ma mère, qui m’a dit “Pourquoi pas, la Nouvelle-Zélande, ça peut être chouette”. Mon copain était, lui aussi, sur la même longueur d’onde que moi, on voulait tous les deux partir. Il s’est avéré que la Nouvelle-Zélande, ce n’était pas possible pour moi, puisque j’avais plus de 30 ans, c’est comme ça qu’on a décidé de finalement partir en Australie.

C’est comme ça qu’est arrivée l’idée de partir, avec un WHV, pour pouvoir financer ce voyage au fur et à mesure, sans idée précise du plan. Ça me faisait clairement rêver de pouvoir facilement faire à la carte !

Quelles ont été tes premières démarches pour chercher un emploi une fois que tu es arrivée en Australie ?
Il faut dire que d’habitude, dans mes voyages, je suis quelqu’un de très prévoyante. J’organise tout ! Là, je suis partie les mains dans les poches. Pour une fois, je ne me suis pas trop renseignée à l’avance. Je me suis dit, qu’avec tout ce que j’avais entendu, on pouvait facilement travailler en Australie !

Donc, à mon arrivée, à Perth, au milieu du mois de novembre, j’ai fait les premières démarches administratives (TFN, ouverture de compte bancaire, etc), j’ai aussi retrouvé mon copain qui était déjà en Australie depuis 1 mois et demi. J’ai pris 3 semaines de “vacances” au début de mon visa. J’ai eu le temps de faire mon CV. Et puis, j’ai commencé à chercher un emploi. Petit à petit, je me suis rendu compte que ce n’était pas si facile que ça de trouver un travail.

Quels étaient les jobs que tu souhaitais faire en Australie ?
Honnêtement, je visais large. Je suis quelqu’un qui adore apprendre. Pour mon WHV, j’avais envie de tester autre chose, que ce que je connaissais en France, dans mon domaine. Si je pouvais travailler dans un café, avec des moutons et apprendre à les tondre, ramasser des fruits : c’était let’s go pour moi.

Je savais que je pouvais travailler en tant qu’esthéticienne, comme en France. À mon arrivée, j’ai regardé, par curiosité, si des recrutements étaient possibles et c’était le cas. Mais je n’étais pas partie en Australie pour ça… J’avais envie de sortir de la facilité du quotidien, d’aller apprendre autre chose.

As-tu rencontré des obstacles spécifiques au début de ta recherche d’emploi ?
Je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué de trouver du travail… Je suis arrivée en même temps que beaucoup de backpackers et c’était en plein pendant les vacances. À cette période, ce n’était pas trop le moment du picking


Donc, avec mon copain, on a décidé de quitter Perth, pour longer la côte ouest, en direction du sud. Mais, rapidement, on s’est rendu compte qu’on n’était pas au bon endroit au bon moment…

Plus le voyage avançait, plus on s’est dit que ce serait chouette de faire le tour de l’Australie, mais qu’il nous faudrait plus qu’un an, au vu des longues distances. C’est à ce moment-là qu’on a envisagé de faire une deuxième année, et donc de réaliser les 88 jours dans certains secteurs et régions éligibles. C’est un autre point qui a fait ralentir notre recherche d’emploi.

Vous avez utilisé quelle méthode pour chercher du travail ?
Soit on a la “scoumoune”, soit je ne sais pas… Parce que vraiment, on a fait beaucoup de choses : on a appelé des fermes, on a cherché sur Google Maps, on a cherché loin et proche de nous, on a envoyé des e-mails, on a regardé sur des sites et on a envoyé beaucoup, beaucoup, beaucoup de CV…

On a aussi eu affaire avec des agences d’Intérim, surtout sur Perth, mais pour des jobs qui n’étaient pas éligibles au renouvellement de visa….

On a vraiment essayé de jouer sur TOUS les plans possibles ! On est sur tous les fronts…

Mais c’est vrai que pour les 88 jours, j’ai l’impression qu’on se rajoute une épine dans le pied. C’était déjà compliqué de trouver un emploi “normal”, mais alors là, c’est pire.

As-tu l’impression de voir une autre réalité du marché du travail en Australie ?
Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile de trouver, même dans des jobs pour du picking… Moi, je ne demande qu’à apprendre.

C’est un peu désespérant…

Selon ton expérience, y a-t-il des secteurs d’activité particulièrement difficiles à intégrer en WHV Australie ?
J’ai testé le service, il faut aussi dire que je suis nulle en anglais, je suis en plein apprentissage… Donc, il y a pas mal de fois où j’ai été refusée parce que je parlais pas assez bien pour être en contact avec les clients.

Dans les cafés, j’ai essayé pour des préparations ou autres et je n’ai pas eu de retour positif là-dessus.

Dans les mines ou les grains, mon copain avait un contact, il y avait une place pour lui, mais pas pour moi. Parce qu’ils avaient leur taux d’emploi féminin qui était déjà pris.

J’ai aussi l’impression que les fermes sont très prisées, j’ai comme la sensation qu’on est 1 million sur le marché. C’est dur de se démarquer, sans expérience, sans parler anglais, pour espérer avoir un emploi.

Quelles ont été vos principales difficultés dans votre recherche d’emploi ?
J’ai l’impression que dans notre cas, c’est un mix de beaucoup de choses.

Du coup, je me pose beaucoup de questions : est-ce que certains jobs ne me sont pas accordés parce que je suis une femme ? Est-ce que si mon copain avait été seul, il aurait trouvé plus facilement ? Est-ce que le fait qu’on postule à deux, ce soit plus embêtant ?

Pourtant, on croise d’autres backpackers qui le font, donc je ne sais pas…

Nos difficultés viennent peut-être de l’exigence des employeurs, du fait que je ne parle pas parfaitement anglais.

Je me disais que la flexibilité avec notre van, en n’étant pas à cheval sur le type de boulot, sur les horaires (nuit, week-end), ça pouvait nous laisser une porte ouverte. Mais pas suffisamment. Selon notre expérience en tout cas.

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Y a-t-il des moments où vous avez envisagé de tout arrêter ou de changer de stratégie ?

À un moment donné, je me suis beaucoup renseignée sur Internet via des articles, etc. Et j’ai entendu parler du volontariat qui pouvait se faire auprès des animaux.

J’ai commencé à chercher des volontariats en Australie pour pouvoir faire nos 88 jours. À défaut de gagner de l’argent, on s’est dit qu’au moins on n’allait pas en dépenser de trop et on pourrait réaliser nos jours pour renouveler notre visa.

Vous avez donc choisi de faire du volontariat pour pallier vos difficultés à trouver un emploi et pour renouveler votre visa. Comment ça s’est passé ?

Avant de partir, Théo, mon copain, s’était inscrit sur la plateforme Helpx. Donc, j’ai tapé “volontariat” pour essayer de trouver.

Il y en a plein, mais certains ne comptent pas pour les 88 jours. Il faut être dans des zones sinistrées pour que ce soit éligible aux 88 jours. On s’est cantonné aux zones éligibles dans le Victoria, jusqu’à un peu plus haut dans le nord de l’État. Et c’est là qu’on a trouvé un volontariat chez John.

Retrouvez les emplois et zones éligibles au renouvellement de visa, dans notre article : Quels emplois comptent pour le renouvellement du WHV Australie ?

Comment se passe cette expérience ?
On est arrivé à Gelantipy, dans une zone très reculée, dans la campagne, où il n’y a rien autour. On est dans une grande ferme, dans laquelle on doit aider John à entretenir son jardin : tondre la pelouse, planter les arbres, couper les arbres. On fait à manger, du ménage, de l’entretien de la maison. Bref, on fait pas mal de travaux manuels.

Normalement, on bosse 4h/jour en échange du gîte et du couvert.

John, nous laisse une grande liberté, pas d’horaires, il est assez à la cool ! On y va vraiment à notre rythme.

Ça fait 5 semaines que l’on est là-bas. Et on a trouvé un autre volontariat dans un autre lieu-dit, pas très loin, chez un couple. Dans la même zone géographique, dans une zone sinistrée à la suite des incendies dans le coin.

L’avantage du volontariat, c’est que ça permet de ne vraiment pas dépenser ! La première ville est à 2 h de route. Autant dire qu’on a pas du tout envie de dépenser dans le shopping, les restaurants, ou autres. Dans des endroits reculés comme ça, lorsqu’on ne trouve pas de boulot, le volontariat permet de ne pas perdre de temps et de valider nos 88 jours, c’est un bon deal !

Au niveau du renouvellement de visa, comment ça se passe ?
Pour pouvoir prouver et justifier nos jours, on a pris des photos dès le premier jour. On a aussi demandé à John, comment cela se passait puisqu’il avait l’habitude. On a vu aussi pas mal de commentaires sur la plateforme HelpX. Ça nous a rassuré de savoir que d’autres personnes ont fait la même chose que nous !

John nous a imprimé une feuille pour le jour d’arrivée, de départ, avec :

  • son nom,
  • son adresse,
  • son numéro de téléphone.

On a aussi pris des photos avec lui, on a des messages sur WhatsApp, ça nous fait un coussin de sécurité en plus.

Un doute, une question sur le calcul de vos 88 ou 179 jours ? Vous trouverez les réponses à vos questions dans notre FAQ dédiée.

Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes qui pensent que l’Australie est un eldorado, notamment en termes d’emploi ?
Je pense qu’on peut avoir des super jobs en Australie. On a croisé des personnes avec de très bons emplois, mais je pense qu’il faut avoir un métier de niche en France. C’est mon avis, mais être soudeur, dans telle ou telle circonstance, c’est une qualification qui peut être recherchée. Il faut avoir une spécialisation précise, dans tout ce qui est manuel, chantier, mine, ou même dans les fermes : avoir un permis pour la conduite d’engins de ferme (par exemple) c’est un plus. Avec ces compétences spécifiques, ça peut être chouette et on peut trouver facilement un travail et avoir un bon poste bien rémunéré.

Aux autres personnes, qui n’ont pas de compétences particulières, mes conseils seraient de s’y prendre à l’avance, de chercher et de se renseigner en amont. Si on attend quelque chose de précis, il faut bien se renseigner avant sur la ville où l’on va, à quelle période, pour quel type de jobs, etc.

S’ils ont une base d’anglais, je pense que ça va plus vite. Moi, j’ai des bases très scolaires, donc face à quelqu’un d’autre, mon profil ne passe pas. Dans mon domaine, ça irait, mais dans un autre domaine ça se complique. Alors, pourquoi pas faire un refresh en anglais avant de partir.

Sinon, vraiment, j’aurais cette méfiance de ne pas partir trop confiant, quitte à avoir une bonne surprise.

Quels sont tes projets pour la suite de ton WHV Australie ?
L’idée, c’est d’aller un petit peu en Asie cet été, de retourner en France, pour un mariage dont je suis témoin.

Par la suite continuer à bouger, à visiter. Pourquoi pas aller en Nouvelle-Zélande, par la suite. Cela dépendra des jobs et de comment on arrive à renflouer les caisses.


J’aimerais aussi faire mon expérience en solo, je suis très indépendante, j’aime être seule, me retrouver seule. Pourquoi pas, peut-être bosser chacun de notre côté. Je n’ai rien de très figé pour l’instant, mais l’idée globale, c’est de travailler.

Un mot pour la fin ?
Avant que je n’arrive, Théo était dans un Hostel (auberge de jeunesse), c’est un endroit où on est en contact avec d’autres personnes qui travaillent, je pense que ça offre d’autres opportunités. Si, on décide de voyager seul c’est bien de se retrouver en auberge !

Aussi, je trouve ça vachement chouette de pouvoir faire du volontariat. Même sans la question des 88 jours ! On est en contact avec une personne, on est chez elle, on a presque la sensation d’être un peu à la maison. Pour les échanges en anglais, c’est très intéressant ! Et puis, le volontariat ça permet de développer nos compétences, c’est très enrichissant, ça rajoute une ligne sur notre CV !

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